Mike Stern i Didier Lockwood na festiwalu Jazz à Vienne

Dans le début des années 70, c'est d'abord le groupe Magma qui fascine Didier Lockwood, jeune homme natif de la Côte d'Opale et tout juste sorti d'un cursus classique. Le pionnier Jean-Luc Ponty en particulier, qui ouvre alors une nouvelle dimension au violon en le branchant sur 220 volts, lui donne le goût de l'instrument électrifié et de la fusion. Mais la dualité du violoniste, un pied dans la modernité et l'autre dans la tradition, lui fait rejoindre dès 1977 le maître Stéphane Grappelli qui devient son "père spirituel". Parrainé par Grappelli, Didier Lockwood se voit rapidement propulsé sur la scène internationale. À 21 ans, il est invité par le pianiste Dave Brubeck sur la scène du Carnegie Hall de New York. Il se lance alors dans une brillante carrière soliste. Lors d'un concert au Théâtre de la Ville de Paris, Stéphane Grappelli lui remet le violon de Michel Warlop, symbolisant ainsi la continuité d'une véritable lignée de violonistes de jazz français. En 1995 déjà, on pouvait voir Mike Stern aux côtés de Lockwood dans le projet Didier Lockwood New-York Rendez-vous. Mike Stern est né à Boston en 1953 et poursuit des études musicales à Berklee auprès de Pat Metheny. Il se nourrit alors des influences de B.B. King et Jimi Hendrix autant que de celles de Sonny Rollins et bien sûr Miles Davis. Il rejoint le groupe Blood, Sweat and Tears, puis le batteur Billy Cobham. Miles Davis convoque Mike Stern en 1981. Avec le sax Bill Evans, le guitariste va donner sa couleur au nouveau Miles Davis et tout apprendre en retour : "aujourd'hui, je continue à travailler sur tout ce que Miles m'a montré". Après avoir été membre du Steps Ahead et joué avec Jaco Pastorius, il entame une carrière solo. Il s'entoure des meilleurs (Bob Berg, Roy Hargrove, Richard Bona...) et, armé d'un jeu sauvage, d'une dynamique imparable, devient ce fauve aujourd'hui célébré par tous. Secondés par Dave Weckl et Tom Kennedy pour ce quartet allstar sur la scène du théâtre antique de Vienne, comment nos deux virtuoses pourraient-ils se priver de tutoyer les étoiles ?.