Rzekoma ogrodniczka

L'action se situe chez le podestat de Lagonero. Dans un accès de jalousie, le comte Belfiore a agressé son amante, la marquise Violante Onesti. Croyant l'avoir tuée, il prend la fuite. Mais la jeune femme n'est pas morte. Pour retrouver Belfiore, elle se déguise en jardinière et se fait appeler Sandrina. Elle est toujours amoureuse de celui qui a failli la tuer. Mais le comte, pensant qu'elle n'a pas survécu à leur violente querelle, doit épouser Arminda. Les retrouvailles des amants les troublent au point de les mener à la folie. Ils seront sauvés de justesse par un retour de lucidité et l'acceptation du sentiment qui les lie. Au coeur du théâtre du Grand Saint-Jean d'Aix-en-Provence, les airs rêveurs et enflammés succèdent aux thèmes dramatiques et cocasses. Car dans La finta giardiniera, l'incompréhension entre les sexes, l'amour à contre-courant, le méli-mélo des sentiments mènent la danse. Quand il écrit cet opéra bouffe, le compositeur n'a que 19 ans. Dans cette oeuvre singulière, proche du vaudeville, il introduit un élément très inhabituel pour l'époque : la passion. Pas une ferveur parodique, mais la passion véritable, celle qui déchire les coeurs, brouille les sens et les esprits. S'il n'a pas encore composé ses grands ouvrages, le compositeur est déjà passé maître dans l'art de manier les formes et manifeste les dons dramatiques exceptionnels qu'on retrouvera dans Les noces de Figaro ou dans Don Juan.